Référendum sur la justice (Institut pour la justice)

Publié le par Agenda Patriote


Chère Madame, cher Monsieur,

Le matin du 25 novembre dernier, j’attendais ma fille Anne-Lorraine sur le pont qui surplombe les voies à la gare de la Borne Blanche, dans l'Oise. J’étais impatient de la retrouver parce que je ne l’avais pas vue depuis trois semaines. Mais quand le train de 10 h 30 est arrivé, Anne-Lorraine n’est pas descendue. Ce souvenir me hantera jusqu’à ma mort. Car j’ai appris plus tard que ma fille était bien dans le premier wagon, mourante, incapable de crier au secours. Elle avait reçu trente-quatre coups de couteau d’un homme qui sortait de prison, pour avoir commis un viol quasiment au même endroit en 1995. En tant que parent ou grand-parent, vous pouvez imaginer le nombre de nuits où ma femme Elisabeth et moi avons revécu, en cauchemar, la scène qui a eu lieu dans ce train, ce jour-là. Anne-Lorraine était l’aînée de nos cinq enfants. C’était une vraie battante. Elle voulait devenir journaliste et s’était donné tous les moyens pour réaliser son rêve. Elle ne se plaignait jamais, elle était toujours riante, toujours de bonne humeur. Sa perte est irréparable.

Mais le jour de son enterrement, Elisabeth et moi nous sommes engagés à ce que son sacrifice ne soit pas vain.

Dix mois se sont écoulés. Nous avons étudié la question en profondeur et nous sommes aujourd’hui certains que les pouvoirs publics pourraient prendre des mesures pour empêcher que des centaines d’autres femmes et enfants subissent le même martyre.

Mais encore faut-il qu'une forte demande se manifeste de la part des citoyens comme vous.

C’est pourquoi je vous écris cette lettre. Elisabeth et moi vous demandons de participer au Référendum sur la justice.

Il faut que vous sachiez que, pour les parents des victimes de criminels, l’horreur ne s’arrête pas le jour de l’enterrement. Le véritable calvaire commence quand vous réalisez que justice ne pourra que très difficilement être rendue.
Quels que soient les souffrances, les tortures, les actes de barbarie que votre enfant a subis, notre système judiciaire ne permet quasiment plus de donner une juste peine au coupable.

Comprenez-moi bien : je n’éprouve aucune haine à l’égard du meurtrier de ma fille. Je l’ai dit à l’époque et je le répète aujourd’hui. Je ne suis animé par aucun esprit de vengeance.

Mais les faits sont là : Cet homme avait déjà été condamné pour viol avec arme, dans les mêmes circonstances, ce qui lui avait valu d'être condamné à cinq ans de prison en 1996. Mais il avait été relâché après deux ansseulement. Il était revenu vivre à deux pas de sa première victime, sans que celle-ci soit jamais avertie. On lui a laissé toute liberté de décider, un matin, de recommencer.

Aujourd'hui, il a été de nouveau arrêté mais, d'après les lois actuelles, il sera libéré dans à peine quelques années !

A ce moment-là, il reviendra vivre près de chez nous. RIEN n'obligera les magistrats à nous prévenir, ce jour-là. Et il croisera peut-être une autre de mes filles dans le RER. C’est l’effrayant résultat de l’évolution de notre système pénal ces trente dernières années.

Pierre Bodein, condamné à 30 ans de réclusion criminelle en 1994, s’est ainsi retrouvé en liberté dès 2004, ce qui lui a permis de torturer et d’assassiner Jeanne-Marie Kegelin, 10 ans, Julie Scharsch, 14 ans, et Hedwige Vallée, avant d’être rattrapé.

Guy Georges n’a été condamné qu’à une année de prison, après une agression sanglante au couteau sur une jeune femme, alors qu’il avait déjà quatre tentatives de meurtre derrière lui. A sa sortie, il a donc pu recommencer, violer et assassiner sept jeunes filles.

Michel Fourniret a été condamné à cinq ans de prison pour une dizaine de viols sur mineurs. Sorti après 3 ans seulement, il a pu commettre huit viols et assassinats supplémentaires.

Francis Heaulme a également eu maille à partir des dizaines de fois avec la Police et la Justice, avant que son cas ne soit considéré comme assez grave pour mériter 30 ans de prison. Mais entre temps, il avait commis 9 meurtres.

Francis Evrard, condamné trois fois pour pédophilie, a été relâché en juillet 2007, ce qui lui a permis presque immédiatement d’enlever Enis, un petit garçon de 5 ans. Il a ensuite évoqué“ une quarantaine d’enfants ”. Mais le magistrat qui l'avait libéré avait lui aussi agi en toute légalité.

Prison avec sursis, remises de peine, libération conditionnelle, semi-liberté, amnisties, liberté surveillée, et, depuis peu, bracelet électronique et même « prison hors les murs » ( !!! ), tout est fait pour diminuer les peines d’emprisonnement.

Malgré la récente loi sur la “ rétention de sûreté ”, le nombre de remises de peine et de libérations anticipées a augmenté de 34 % entre 2007 et 2008.

Pourtant, n’y a-t-il pas au moins une certaine catégorie de criminels que l’on pourrait définitivement écarter de la société ?

Qui a intérêt à ce qu’on relâche les violeurs et les assassins, quand on sait que le nombre de viols et de meurtres avec actes de barbarie a déjà augmenté de 200 % depuis 1981 ?

Mais regardons les choses en face : les citoyens concernés comme vous et moi, ont-ils fait tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher les pouvoirs publics de relâcher des criminels dangereux ?

Quand leur avons-nous exprimé concrètement notre révolte pour la dernière fois ?

Ce qui m’amène à vous poser la question : êtes-vous prêt à faire un geste aujourd’hui pour faire évoluer notre société vers une meilleure protection des citoyens innocents ? Il est impossible à un homme et à une femme seuls comme mon épouse et moi, de changer le système judiciaire. Mais si vous nous aidez, nous le pouvons.

C’est pourquoi Elisabeth et moi comptons sur vous pour participer au “ Référendum sur la Justice ” organisé par l’Institut pour la Justice.

C’est le meilleur, peut-être le seul moyen de mettre fin à la manière irresponsable dont on traite aujourd’hui les criminels dans notre pays.

Vous trouverez sur ce Référendum neuf questions sur des réformes qui pourraient passer immédiatement et épargner de nombreuses vies innocentes.

Ces réponses seront adressées aux médias, aux parlementaires, et à Nicolas Sarkozy. Il nous a déjà reçus, mais nous voulons pouvoir revenir avec 500 000, 1 000 000 ou même, si c’est possible, 5 000 000 de Référendums.

Si vous le pouvez, nous vous demandons d’aider financièrement l’Institut pour la Justice, car c'est une association qui n’a aucune ressource pour poursuivre son action autre que les dons que vous allez envoyer. Tout va dépendre de vous.

Avec votre participation à ce Référendum, nous déclencherons un soulèvement qui obligera les pouvoirs publics à réagir.

D’avance, je vous remercie de tout ce que vous pourrez faire pour soutenir notre mouvement. Faites-le pour ma fille Anne-Lorraine, pour toutes les jeunes filles qui se sont fait assassiner comme elle et, plus important encore, pour toutes les futures victimes que nous protégerons grâce à notre action.

Avec tout mon dévouement,

 

Philippe Schmitt

 

Signez le référendum sur la justice.


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